Maladies professionnelles : comment le bilan de compétences peut réduire les risques ?

Les maladies professionnelles touchent de nombreux travailleurs et peuvent avoir des conséquences lourdes sur la santé et la carrière. Troubles musculo-squelettiques (douleurs touchant les articulations, les muscles et les tendons), stress, burn-out… Autant de problèmes qui peuvent être prévenus par une meilleure gestion de son parcours professionnel. Une étude de 2023 a révélé que 97 % des entreprises ont signalé au moins un sinistre ayant touché un salarié au cours de l’année, contre 83 % en 2022. Le bilan de compétences peut donc être un outil précieux pour anticiper ces risques et construire un avenir professionnel plus sain et serein. 

Le bilan de compétences : un outil de prévention des maladies professionnelles 

Le bilan de compétences permet d’évaluer ses aptitudes, ses compétences et ses motivations afin de définir un projet professionnel en accord avec vos objectifs de carrière. Il est particulièrement utile pour les travailleurs exposés à des conditions de travail difficiles ou à des risques psychosociaux. 

Le bilan de compétences aide à prendre du recul sur son activité professionnelle. Grâce à l’identification des forces et des axes d’amélioration, il met en lumière les éventuels déséquilibres entre les exigences du poste et les capacités de l’individu. Il contribue alors à éviter l’épuisement professionnel et à prévenir les troubles liés à un travail inadapté. Grâce à la note de synthèse personnalisée, rédigée par le consultant, chaque personne peut bâtir un projet d’évolution professionnelle réaliste et épanouissant pour une meilleure qualité de vie au travail. 

Le bilan de compétences identifie les facteurs de risques professionnels 

Un bilan de compétences permet d’analyser sa situation professionnelle et d’identifier les facteurs susceptibles d’entraîner des maladies professionnelles.  

Les postures contraignantes et les gestes répétitifs peuvent engendrer des troubles autour de sa position de travail. Une charge mentale excessive ou un environnement stressant peuvent favoriser le burn-out. Travailler en horaires décalés ou subir une fatigue chronique impacte aussi la santé et la performance au travail.  

Le bilan de compétences permet de comprendre ces risques et d’agir en conséquence pour les limiter avant qu’il ne soit trop tard. 

Le Code du Travail recense 10 facteurs de risques professionnels, mais seuls 6 d’entre eux permettent d’accumuler des points sur le Compte Professionnel de Prévention (C2P). Ces derniers sont appelés critères de pénibilité et incluent : 

• L’exposition à un environnement sous pression extrême, comme les activités en milieu hyperbare (plus de 1 200 hectopascals). 

• Les conditions thermiques extrêmes, avec des températures inférieures à 5°C ou supérieures à 30°C. 

• Une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés, où le bruit atteint au moins 81 dB pendant une journée de travail de 8 heures. 

• Le travail nocturne, défini comme une heure ou plus effectuée entre minuit et 5 heures du matin. 

• La répétition excessive de gestes techniques, avec des cycles courts imposant au moins 15 actions en moins de 30 secondes ou 30 actions par minute pour des cycles plus longs. 

• Le travail en horaires alternants, comme les rythmes en 5×8 ou 3×8, exigeant au moins une heure de travail nocturne. 

Il permet d’explorer d’autres alternatives professionnelles 

Un travail physique ou mentalement éprouvant peut entraîner des problèmes de santé. Le bilan de compétences aide à identifier des alternatives professionnelles pour préserver son bien-être. Le bilan de compétences permet d’évaluer la possibilité d’évoluer vers un poste moins contraignant physiquement ou psychologiquement. Il offre aussi l’opportunité de se former à un nouveau métier plus adapté à ses capacités et aspirations. 

Dans certains cas, il peut orienter vers des solutions d’aménagement des conditions de travail pour rendre le poste actuel plus supportable.  

Peut-on réaliser un bilan de compétences pendant un arrêt maladie ? 

Il est effectivement possible de réaliser un bilan de compétences pendant un arrêt maladie. Il y a cependant certaines conditions à respecter. Il faut par exemple obtenir l’accord de son médecin traitant afin de s’assurer que cette démarche est compatible avec l’état de santé du patient. La Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) doit aussi être informée afin qu’elle puisse vérifier que la participation à un bilan de compétences n’entre pas en contradiction avec l’arrêt prescrit.  

Le bilan de compétences serait alors un dispositif qui vous apporterait une solution pertinente. Il pourrait vous préparer à une reprise d’activité plus adaptée à votre état de santé.  

Les avantages du bilan de compétences lors d’un arrêt maladie 

Un arrêt maladie, souvent perçu comme une contrainte difficile, peut aussi être l’occasion de réfléchir sur son avenir professionnel et de poser les bases d’une reprise plus adaptée à son état de santé. Réaliser un bilan de compétences durant cette période permet d’identifier les causes professionnelles qui ont pu contribuer à la maladie et d’envisager des ajustements pour prévenir une rechute. Il s’agit d’un outil précieux pour mieux comprendre ses besoins, ses limites et ses aspirations afin de retrouver un équilibre entre bien-être et performance au travail. 

Ce temps de réflexion favorise une prise de recul essentielle sur son parcours et son environnement professionnel. Le bilan de compétences aide ainsi à repérer les facteurs de risques liés au poste occupé, qu’ils soient physiques (gestes répétitifs, postures contraignantes) ou psychologiques (stress, surcharge de travail). Il permet d’anticiper un retour à l’emploi plus serein en étudiant les possibilités d’aménagement de poste, d’évolution vers une fonction mieux adaptée ou même de reconversion vers un métier plus en accord avec ses capacités et aspirations. 

De plus, cette démarche peut être un moyen de maintenir une dynamique professionnelle et de préserver sa motivation, évitant ainsi le sentiment d’isolement souvent ressenti pendant un arrêt prolongé. En structurant son projet professionnel avec l’aide d’un consultant en bilan de compétences, la personne en arrêt maladie se donne les moyens de transformer cette période en une opportunité d’évolution et d’amélioration de sa qualité de vie au travail. 

Financer un bilan de compétences pour prévenir les maladies professionnelles 

Plusieurs dispositifs sont mis à votre disposition pour financer plus facilement votre bilan de compétences : 

• Le Compte Personnel de Formation (CPF) vous permet de couvrir tout ou une partie du coût du bilan de compétences. Grâce au CPF, chaque salarié cumule des droits à la formation tout au long de sa vie active. Ainsi, mobiliser son CPF pour réaliser un bilan de compétences n’est pas seulement un levier d’évolution professionnelle, mais un véritable outil de prévention des risques de santé au travail.

• Le Compte Professionnel de Prévention (C2P), destiné aux salariés exposés à des facteurs de pénibilité, permet d’accumuler des points utilisables pour financer une formation, réduire son temps de travail ou anticiper un départ à la retraite. Le bilan de compétences peut ainsi être pris en charge dans le cadre d’une démarche d’orientation vers un métier moins exposé aux risques professionnels  

• Le Plan de Développement des Compétences, un dispositif mis en place par l’employeur afin de favoriser la montée en compétences de ses salariés 

• L’aide France Travail propose un soutien financier aux demandeurs d’emploi. Ce dispositif peut prendre partiellement ou totalement la prise en charge notamment si le bilan de compétences a pour but d’encourager le retour à l’emploi ou la reconversion professionnelle. 

• Les dispositifs spécifiques en cas de maladie professionnelle peuvent être proposés dans certaines conventions collectives ou mutuelles pour accompagner les salariés touchés par une maladie professionnelle.